jeudi 25 avril 2013

Sur la route de Giskie

"Seuls les fous m'intéressent ; ceux qui ont la fureur de vivre, de parler, qui veulent jouir de tout, qui jamais ne baillent, ni ne disent une banalité, mais qui brûlent, brûlent, brûlent comme une chandelle dans la nuit."
La route - Jack Kerouac
 
 
Ce matin, alors que je revenais de rendez-vous, tôt le matin, j'ai eu la surprise de doubler, peu avant mon petit village, deux ânes et un homme, tous trois faisant la route.
 
Du moins, est-ce l'impression que j'ai eu. Ca m'est arrivé plusieurs fois de voir ce type de personne qui d'une part, m'intéresse de part leur choix de vie relativement marginal, même si jusqu'ici j'ai toujours gardé une certaine distance... plus par timidité qu'autre chose.
 
Et, là, je me dis, c'est trop nul, cette peur de l'autre. Même si en ce qui me concerne, il s'agit bien souvent d'une timidité vis-à-vis de n'importe qui et pas seulement des marginaux... excepté si quelques apéros sont passés par là! Bon, là, je me répète!
 
Alors là, je me dis, s'il choisit de bifurquer à droite vers mon petit village, j'ose lui proposer un café ou autre.
Je rentre, mon petit bout est réveillé, je lui en parle. Celui-ci met son manteau (fait encore frisquet le matin), sort dans la rue : "Les v'là! Je les vois! Dis lui de venir boire un café! Maman, les v'là!" Plus moyen de se dérober. Et j'ose!
 
Et là, nous faisons la connaissance de Giskie et de ses ânes.
 
Giskie est belge, il fait la route depuis 3 ans, jusqu'ici avec un âne, Romy, je crois, et son chien trop âgé pour reprendre la route ce printemps. Depuis, il a un second petit âne qui l'accompagne. Il marche vers les Pyrénées. Il a en projet de racheter quelques 5000m² de terre dans le Lot pour y faire de la permaculture et vivre en autarcie relative. Nous avons discuté plus d'une heure autour d'un petit déjeuner, de son parcours,  des gens qu'il rencontre, de l'hôspitalité qui existe encore, de notre société de consommation décadente, des pesticides et de la bouffe dévitalisée et irradiée que l'on nous pousse à consommer... Bref, un court moment d'échange mais très intense. Pour financer son voyage, en hiver, il fait des peintures qu'il vend sur internet. Et il est libre d'aller où il veut, quand il veut, en communion avec les éléments, la nature et ses animaux qu'il aime comme ses enfants. 
 
Giskie a du reprendre la route car ses ânes doivent être libérés de leur charge toutes les 4 heures. Mais je l'ai invité à refaire une halte le jour où il repassera par là... et de mon côté, je n'hésiterai plus à offrir l'hospitalité!
 
Je pense que l'homme est tellement plus riche de ce genre de vie que d'amasser ses richesses sur des comptes en Suisse ou ailleurs... Mais ça reste très subjectif!
 
 
 

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